Vladimir Cosma, Mes mémoires du Rêve à Reality

10/11/2022 Livres

Compositeur de renom ayant apposé ses notes sur pléthore de Comédies à la française parmi les plus illustres, Vladimir Cosma livre enfin ses mémoires, Du rêve à Reality, une œuvre somme de cinq cent pages, au sein de laquelle l’auteur nous dévoile avec minutie les secrets de ses partitions incontournables (Alexandre le bienheureux, Les Aventures de Rabbi Jacob, Le Grand Blond avec une chaussure noire, La Boum, La Chèvre, Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au paradis, etc.) mais aussi de quelques pépites injustement méconnues (Cause toujours tu m’intéresses et Pourquoi pas nous ? entre autres).

Au-delà de la musique, Vladimir Cosma s’attarde également longuement sur toutes ses rencontres artistiques, réalisateurs et comédiens qu’il a eu le privilège de côtoyer tout au long de sa carrière, d’Yves Robert à Jean-Pierre Mocky, en passant par Gérard Oury, Francis Veber, Pascal Thomas, Claude Zidi, Pierre Richard ou encore Louis de Funès : « Une semaine après la sortie de Rabbi Jacob, je reçus ce petit mot de l’acteur :

Le 27 octobre 1973

Cher Vladimir,
Je viens de voir Rabbi Jacob.
Votre musique est un chef-d’œuvre qui vous amène les larmes.
Vous êtes un très grand Monsieur. Merci pour cette si jolie musique et merci pour le cœur que vous avez mis dedans.
Mon respectueux souvenir à Madame Cosma.
Je vous embrasse.
Louis de Funès

D’une plume directe et passionnée, Cosma se laisse enfin aller à de nombreuses confidences sur son parcours et son métier, tout en portant un regard sur la nouvelle génération : « Musique de film originale ou pas, ce qui est fondamental pour un créateur, c’est de garder sa personnalité et son style. J’ai l’impression qu’il se passe actuellement dans la musique un schéma similaire à ce que l’on a observé dans la mode, entre le « prêt-à-porter » et le « sur-mesure ». (…) Sans faire de « lamentalisme », je constate que la création est en nette régression au profit des musiques de chansons du répertoire en tous genres. (…) En écoutant les musiques de film actuelles, à quelques exceptions près, bien sûr, on peut se demander ce qui restera de marquant et de durable des vingt ou trente dernières années. »

Un témoignage hautement précieux.

par Gilles Botineau