Hommage à Michel Galabru

Michel Galabru et Pierre Richard sur le tournage de La Coqueluche (Christian-Paul Arrighi, 1968)« Je suis très triste… Michel Galabru nous quitte ! Immense acteur ! Et si drôle dans la vie. L’année commence bien mal puisqu’elle nous prive d’une de nos joies de vivre. »
Pierre Richard

Il était l’un des derniers monstres sacrés de la comédie. Michel Galabru vient de nous quitter le 4 janvier 2016 à l’âge de 93 ans.

Assumant pleinement le fait d’avoir tourné dans quelques nanars quand les huissiers frappaient à la porte ou simplement pour le plaisir du jeu, Galabru faisait partie de ces acteurs pour lesquels on va voir les films même s’ils sont mauvais. Sa faconde, son énergie, sa tonitruance pouvaient faire basculer une scène et la rendre aussi savoureuse qu’inoubliable.

Jean-Paul Belmondo et Michel Galabru dans Le Guignolo (Georges Lautner, 1980)
Michel Galabru et Michel Serrault dans Le Grand bazar (Claude Zidi, 1973)

Après avoir débuté au théâtre et joué à la Comédie Française les grands classiques du répertoire, Michel Galabru devient célèbre grâce à la série des « Gendarme » et le duo qu’il forme avec Louis de Funès.

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Sa filmographie compte près de 200 films dont la trilogie de La Cage aux Folles mais aussi Le Juge et l’Assassin de Bertrand Tavernier, pour lequel il reçoit le César du Meilleur Acteur en 1977, obtenant enfin la reconnaissance de ses pairs qui, comme trop souvent, ont attendu qu’il s’essaye au drame pour récompenser son immense talent.

Pascal Thomas, Daniel Ceccaldi et Michel Galabru en 1978 sur le tournage de Confidences pour confidences - © collection Pascal Thomas

Il collabore notamment avec Bertrand Blier, Costa-Gavras, Georges LautnerJean-Pierre Mocky, Jean-Marie Poiré, Pierre Tchernia, Pascal Thomas ou Claude Zidi, mais aussi avec la nouvelle génération de comiques dans des films comme Neuilly sa mère ! ou Bienvenue Chez Ch’tis.

Encore très actif au théâtre, Michel Galabru s’apprêtait à remonter sur scène en ce mois de janvier pour sa pièce autobiographique Le Cancre.

par Yann Marchet

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Michel Galabru et Jean-Claude Baudracco dans La Femme du boulanger (© photo : Bertrand de Camaret)« Sa modestie l’empêchait d’être la juste mesure de lui-même. Il ne comprenait pas qu’on puisse l’aduler et le monter au pinacle. La star, c’étaient les autres. Il ne parlait jamais de lui. Quand il évoquait ses souvenirs avec son immense talent de conteur, c’était pour parler des autres… et Dieu sait s’il en avait des histoires et des anecdotes dans son sac. Des histoires vécues avec Andrex, Rellys, Pagnol, Bach, Saturnin Fabre, Noël Roquevert, Tino Rossi, et j’en passe.
Michel Galabru était l’anti donneur de leçons. Sa grande vertu, c’était de perpétuellement s’émerveiller et de garder son âme d’enfant. Nous chantions Scotto ensemble, pendant les pauses, au théâtre. Nous nous sommes connus en 2010, à la faveur de la captation de La Femme du boulanger. Sa dernière pièce a été mon adaptation théâtrale de Jofroi de 2014 à 2015, que j’ai eu le bonheur de mettre en scène et de jouer à ses côtés. Cinq ans d’amitié et de bonheur, des moments trop courts avec quelqu’un de trop rare. Je les garderai entre les dents comme un flocon des neiges d’antan. »

par Jean-Claude Baudracco
(comédien et metteur en scène)

Michel Galabru dans tous ses états

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