Venantino Venantini, immortel Tonton flingueur

Visage incontournable de la Comédie à la française, mais également italienne, le comédien Venantino Venantini nous a quittés le 9 octobre 2018 à l’âge de 88 ans.

C’est, de prime abord, au cinéaste Georges Lautner qu’il doit sa popularité dans l’hexagone, après avoir intégré en 1963 l’équipe des Tontons Flingueurs, aux côtés de Lino Ventura, Bernard Blier, ou encore Francis Blanche. Un succès lors de sa sortie en salle (3.321.121 entrées), devenu culte avec le temps. Par la suite, le metteur en scène lui reste fidèle et l’engage régulièrement au sein de productions diverses : Des Pissenlits par la racine, La Grande Sauterelle, Laisse aller… c’est une valse !, Flic ou voyou, Attention, une femme peut en cacher une autre !

Venantino Venantini dans Les Tontons flingueurs (Georges Lautner, 1963)

Conjointement, Venantino Venantini est engagé par un autre réalisateur d’envergure, Gérard Oury, qui lui propose le rôle du bègue, face à Bourvil et Louis de Funès dans Le Corniaud. Le long-métrage triomphe (11.739.783 entrées), et l’acteur se voit dès lors sollicité de toutes parts. Il sympathise avec de Funès, qui l’impose dans Le Grand restaurant de Jacques Besnard, découvre Gérard Pirès (Erotissimo), retrouve Oury (La Folie des grandeurs, Vanille fraise), croise Édouard Molinaro (La Cage aux folles), s’amuse chez Jean Yanne (Liberté, égalité, choucroute), et se perd parfois dans les méandres du nanar (Le Führer en folie de Philippe Clair, On est venu là pour s’éclater de Max Pécas).

Venantini se fait également une place de choix sur le sol transalpin, où il côtoie Dino Risi (La Femme du prêtre, Les Derniers monstres, Le Bon roi Dagobert) et Ettore Scola (La Terrasse, Le Dîner).

Récemment, l’artiste avait été vu chez Claude Lelouch (Un plus une, où il incarnait le père de Jean Dujardin), dans Marseille sous la direction de Kad Merad et au service des délires d’un Jean-François Davy toujours aussi inclassable (Vive la crise !).

Venantino Venantini entouré de l'équipe de CineComedies le 25 janvier 2016

« Je n’ai pas voulu -les mauvaises langues diront que je n’ai pas pu- gérer ma carrière. J’ai joué dans quelques films dont je suis fier, quelques chefs d’œuvres du cinéma comique, mais aussi quelques beaux nanars. Avec le recul, le tout ressemble à mes tableaux : un peu de latinité, de l’antique, de la dérision, de la légèreté, du rire, de l’érotisme. » (V. Venantini, Le Dernier des Tontons flingueurs, Michel Lafon, 2015)

par Gilles Botineau

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