Hommage à Didier Pain (ici en Louis VI Le Gros dans Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré en 1993)

Hommage à Didier Pain

Comédien et producteur, Didier Pain nous a quittés le 10 février 2019 à l’âge de 71 ans. Si son nom est généralement associé à celui de Vanessa Paradis – il était son oncle et géra le début de sa carrière – , il est aussi parvenu à se faire une place de choix sous les feux des projecteurs, promenant sa silhouette dans quelques comédies inoubliables.

Didier Pain dans Clara et les chics types (Jacques Monnet, 1981)

Il démarre sur les chapeaux de roue, à l’amorce des années 1980, face à Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Josiane Balasako, Christophe Bourseiller et Isabelle Adjani, dans Clara et les chics types de Jacques Monnet, dialogué par Jean-Loup Dabadie. Quelque part entre le film de bande et l’étude de mœurs douce-amère, l’œuvre, incomprise à sa sortie, est devenue – à très juste titre – culte avec le temps.

Didier Pain dans Marche à l'ombre (Michel Blanc, 1984)

Oublions le nanar Prends ton passe-montagne, on va à la plage signé Eddy Matalon en 1982 (et également interprété par Daniel Prévost, Artus de Penguern, Sabine Paturel !), pour se concentrer sur la suite, nettement plus prestigieuse. Didier Pain se lie notamment avec quelques membres issus de la troupe du Splendid, Michel Blanc (Marche à l’ombre, 1984), puis Josiane Balasko (Nuit d’ivresse de Bernard Nauer en 1986, suivi par Les Keufs de Balasko elle-même en 1987), tout en se frottant à l’univers extraordinairement singulier de l’humoriste Alex Métayer lors de son troisième et ultime long-métrage (Le Bonheur se porte large, 1988).

Chevy Chase et Didier Pain dans Bonjour les vacances II (Amy Heckerling, 1985)

En 1985, le comédien fait même une apparition dans la suite de Bonjour les vacances aux côtés de Chevy Chase. Il vole la caméra vidéo de la famille Griswold dans une séquence tournée à Paris de Bonjour les vacances II écrit par John Hugues et réalisé par Amy Heckerlin.

Gérard Depardieu, Didier Pain et Anaïs Bret dans Les Fugitifs (Francis Veber, 1986)
Didier Pain dans Les Fugitifs (Francis Veber, 1986)

Michel Piccoli, Didier Pain et Jacques Villeret dans Le Bal des casse-pieds (Yves Robert, 1992)

Le talent de l’artiste est tel, que divers cinéastes parmi les illustres de la comédie à la française finissent par s’intéresser à lui, de Francis Veber (Les Fugitifs, en 1986, avec Pierre Richard, Gérard Depardieu) à Yves Robert (La Gloire de mon père et Le Château de ma mère où il incarne l’oncle Jules, puis Le Bal des casse-pieds en 1992 dans une scène d’anthologie avec Jacques Villeret et Michel Piccoli), en passant par Gérard Oury (Lévy et Goliath, 1987) ou encore Georges Lautner (Triplex, 1991).

Didier Pain dans Mes meilleurs copains (Jean-Marie Poiré, 1989)

Mais c’est sous la direction de Jean-Marie Poiré que Didier Pain se révèle pleinement. Il incarne d’abord le redoutable Lou Bill Baker dans Mes meilleurs copains (1989) où il se retrouve une nouvelle fois aux côtés de Christian Clavier, mais aussi de Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri et Louise Portal, avant d’être couronné roi quatre ans plus tard et acclamé par près de quatorze millions de spectateurs dans Les Visiteurs où son rôle de Louis VI Le Gros (cf. photo à la une) aux côtés de Christian Clavier et Jean Reno l’ont alors définitivement fait entrer dans la légende.

par Gilles Botineau

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